Les résultats définitifs de l’élection présidentielle tchadienne du 10 avril dernier sont tombés ce jeudi 21 avril dans la soirée. Selon le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) Jean Pierre Royoumbaye, ces résultats découlent du décompte de tous les procès verbaux acheminés au Bureau National de la CENI à N’Djamena. Ceux-ci ont été transmis automatiquement au Conseil Constitutionnel pour validation.
Le président sortant, Idriss Déby Itno est donc réélu pour un cinquième mandat au premier tour avec 61,56% des suffrages exprimés. La participation s’élève à 76,11%.
La révélation de ce scrutin provient du score de l’opposant Laoukein Kourayo Médard. En effet, le maire de Moundou a effectué, au-delà de la deuxième ville du pays, une percée dans tout le sud du pays, arrivant en troisième position avec 10,69% des voix.
Le chef de file de l’opposition Saleh Kebzabo conforte sa place de principal opposant au chef de l’Etat tchadien en opérant un score de Maréchal-Président dans son bastion du sud-ouest. Il obtient 12,80% des suffrages et reste la deuxième force politique du pays.
Nous sommes donc bien devant un résultat qui confirme la popularité du Président Idriss Déby Itno qui a mis KO ses adversaires dès le premier tour de cette élection présidentielle.
Et c’est bien ce qui chagrine les ennemis d’IDI comme l’appellent chaleureusement ses partisans mais aussi le peuple tchadien.
Avant les élections, les « démocrates » voulaient interdire le président sortant de pouvoir se représenter. Très curieuse conception de la pratique démocratique, du libre choix des électeurs.
Nous avons eu alors droit à l’agitation du modèle maintenant classique des « révolutions oranges » dont nous savons tous, après les analyses et explications détaillées du camarade Luc Michel, que celle-ci est instrumentalisée depuis l’étranger. Les ONG comme « Iyina », « Trop C’est Trop » et « Ça Suffit » nous le savons tous maintenant sont financées par la « Fondation Open Society » du fameux Söros qui agit pour le compte de l’impérialisme US. Et quand ce n’est pas lui qui finance, nous avons le droit à la NED, à la NDI et aussi à l’USAID, tous trois organismes gouvernementaux US.
Ainsi la vigilance aiguisée du gouvernement tchadien a permis de stopper cette tactique nord-américaine bien rodée depuis plusieurs années. Ne voulant pas laisser sombrer le pays comme le furent la deuxième Yougoslavie de Slobodan Milosevic ou plus récemment l’Ukraine dans la guerre civile sans fin et la misère la plus crasse, le gouvernement a promptement emprisonné les leaders de ces ONG qui appelaient à l’organisation de trouble de l’ordre public en vue d’empêcher la tenue pacifique et dans le bon ordre de cette élection présidentielle. Ce sont ces gens qui viennent d’être libérés après leur condamnation par la justice à quatre mois de prison avec sursis.
Mais immédiatement après l’arrestation de ces agitateurs payés par l’étranger, l’opposition félonne est passée à la phase suivante. Elle se retira soudain et au dernier moment de l’organe en charge de la mise en œuvre de cette élection présidentielle où gouvernement, opposition parlementaire et non parlementaire ainsi que différents acteurs de la dite société civile étaient tous représentés.
Ainsi ayant abandonnée leurs postes, d’un processus intégralement démocratique comme chacun peut le constater du fait de sa représentation plurielle et complète de la société tchadienne, cette opposition déclara que le processus électoral ne pouvait se tenir et que si cela se faisait sans eux alors cette élections serait illégale.
Comprenez bien le raisonnement de ces « démocrates ». Ils sont membres de l’organe qui supervise l’organisation pré-campagne de l’élection présidentielle. Ils s’en retirent volontairement. Et ensuite accuse cette structure de ne plus être légitime et donc les élections légales du fait de leur absence.
Mais le procédé grossier de la manœuvre échoua là encore devant le sérieux de la situation et le simple respect du Droit qu’ils voulaient violer.
Nous voilà donc maintenant avec la victoire du président sortant Idriss Déby Itno. Le soir même de l’annonce des résultats, le MPS et les 109 partis qui ont formés l’Alliance qui portait la candidature d’IDI ont organisé un rassemblement Place de la Nation en face du palais présidentiel à N’Djamena.
L’euphorie atteignit son paroxysme quand Idriss Déby Itno, lui-même, apparu sur les lieux. Après un bain de foule avec les deux doigts levés de la victoire, il monta sur le podium avec son directeur national de campagne Mahamat Zen Bada et prit la parole.
Tout en remerciant ceux qui ont voté pour lui, il rappela que les résultats de la CENI ne sont que provisoire et qu’il faut attendre les résultats définitifs du Conseil Constitutionnel pour fêter réellement la victoire : « Merci, merci à vous. Savourez votre victoire provisoire. Savourez cette victoire dans le respect de la loi. N’occupez pas la rue. »
Selon Idriss Déby Itno, cette victoire n’est pas seulement celle du MPS, son parti politique, mais celle de l’ensemble des partis alliés dans la cadre de l’Alliance qui porta sa candidature et fit campagne dans l’unité pour la mise en œuvre du programme économique et social de l’émergence du Tchad.
Il est à noter qu’Idriss Deby Itno a déjà reçu les félicitations de certains de ses adversaires politiques. Parmi eux, quatre candidats qui étaient également en course pour la présidentielle. Il s’agit notamment de Malloum Yoboïdé (1,84%), Dividi Boukar (0,48%), Djimet Clément Bagaou (1,44%) et Abdoulaye Mbodou MBami (1,02%). En le félicitant, ces quatre candidats malheureux à la présidentielle de 2016 reconnaissent par ailleurs la victoire du candidat de l’Alliance au 1er tour. Ceci, en attendant la validation des résultats provisoires par le Conseil constitutionnel.
Mais voilà, cette défaite n’est pas du goût d’une certaine opposition qui a décidé semble-t-il de ne pas reconnaître ces résultats.
Six chefs de partis politiques de l’opposition (Laoukein Kourayo Médard, Joseph Djimrangar Dadnadji, Gali Ngothé Gatta, Saleh Kebzabo, Mahamat Ahmat Alhabo et Brice Mbaïmon Guedmbaye) se sont concertés ce vendredi matin du 22 avril au domicile du chef de file de l’opposition Saleh Kebzabo (12,80% de voix selon les résultats provisoires). Selon les informations proches de l’opposition, un document est en cours de préparation.
Ce document en question porterait sur la création d’un « Gouvernement National du Salut (GNS) ». En effet, la veille, avant même la proclamation des résultats par la CENI, l’opposition menaça de former ce Gouvernement du salut si le président Deby était réélu dès le premier tour.
Ils contestent bien sûr la validité du scrutin.
Ils accusent la CENI d’avoir commis une « forfaiture » en refusant la plénière demandée par les représentants de l’opposition pour examiner les procès-verbaux. « Le Conseil constitutionnel ne peut donc pas démêler cette masse de faux documents qui ont servi à la proclamation de la victoire imméritée du candidat Idriss Déby Itno. Dans ces conditions d’ailleurs, tout recours juridictionnel contre cette élection est sans objet », concluent-ils.
Comprenez bien, là encore, le raisonnement de ces « démocrates » : ils contestent cette élection mais se refusent d’ester en justice par la suite quand le Conseil Constitutionnel proclamera les résultats officiels définitifs. Selon eux, cette institution ne serait ainsi pas compétente. Bizarre car on ne les avait pas entendus avant le processus électoral remettre en cause la capacité du Conseil Constitutionnel à œuvrer à sa tâche… dans le cas où ils se voyaient déjà en haut de l’affiche des résultats.
Le chef du Gouvernement Pahimi Padack Albert a ainsi fait ce vendredi également une déclaration relative à la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 10 avril dernier.
Dans celle-ci, le Premier ministre déclare que « l’intérêt supérieur de la Nation doit guider la conduite de chacun et de tous. » Selon lui la proclamation des résultats provisoires qui donne victorieux dés le premier tour, le candidat de l’alliance Idriss Deby Itno, est avant tout la victoire de la démocratie et du peuple tchadien dans l’ensemble.
Désormais, la campagne électorale est passée. « Reste devant, la nation tchadienne que nous avons en partage et la république pour laquelle nous œuvrons tous. »
Il souligne également que la leçon de calme de sérénité donc de civisme montré par le peuple tchadien le 10 avril devrait interpeller tous les acteurs politiques. Et que si la contestation par la voie légale des résultats provisoires d’une élection est un droit, en revanche, il n’en demeure pas moins que toute tentative d’atteinte à l’ordre public se heurtera à la rigueur de la loi.
Le hasard faisant bien les choses, voilà que l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, est passé ce mercredi 20 avril à N’Djamena dans le cadre sa tournée régionale. Elle a rencontré bien évidemment le Président Idriss Déby Itno où elle se permit de donner on point de vue sur les affaires intérieures du Tchad. Mais elle a surtout reçu dans l’Ambassade des Etats-Unis à N’Djamena « les leaders de la société civile » comme l’affirme différents media.
Et c’est dans la grande salle de conférence de l’Ambassade US que la rencontre a eulieu à huis clos avec Mahamat Nour Ibedou de la « Trop C’est Trop », Nadjo Kaina d’ « Iyna » et Mahamat Younous Mahajir de « Ça Suffit ».
C’est amusant de voir comment une réunion censée abordée la vie démocratique au Tchad se fasse porte close, dans le secret. Amusant aussi de constater que cette réunion se fit un jour avant la proclamation des résultats par la CENI. Amusant de voir ces ONG aller rendre visite à une représentante du pays qui les finance. En Russie, la loi qualifierait ces personnes d’ « agents de l’étranger ».
Et nous avons souri quand au cours de cette même visite, Samantha Power a déclaré que dans la lutte contre Boko Haram, « le renforcement des institutions démocratiques est aussi essentiel pour la stabilité du pays ». Rencontrer des agitateurs condamnés par la justice du pays pour incitation au trouble à l’ordre public.
Le Tchad fait face à une campagne interne et externe de déstabilisation au profit d’une puissance étrangère ; dans le cas présent de Washington, il faut le dire très clairement. Est-ce à dire qu’il faut y voir la même main dans la création il y a quelques jours d’une rébellion armée au Nord du Tchad ? Sans sombrer dans le complotisme, nous avons tout de même tous les éléments qui font penser à un plan d’ensemble assez bien organisé ou tout du moins agissant de concert pour porter préjudice à la paix civile dans le pays.
Nous espérons sincèrement que le Tchad soit assez fort pour rejeter ces actions qui ne peuvent amener le pays que vers la guerre civile. En cela, les opposants patriotes et plus particulièrement panafricains devraient barrer la route aux politiciens aventuristes ainsi qu’aux agitateurs et profiteurs des problèmes réels que rencontrent la jeunesse, idiots utiles ou bien mercenaire en toute conscience au plan US de recolonisation de l’Afrique.
Le pays de Toumaï est, je pense, aujourd’hui assez mur pour passer cette épreuve qu’on veut lui infliger. C’est maintenant, un Tchad nouveau qui est à construire. Certes, la crise économique mondiale est là et touche les revenus pétroliers du pays. Mais il n’y a pas d’autre choix que de suivre le processus de l’émergence économique. Cela pour entrer dans le développement économique mais également social et sanitaire du pays. Car c’est seulement dans ce développement partagé par tout le peuple que le Tchad pourra avancer, que l’Afrique pourra avancer vers son destin panafricain.
Et qui plus qu’IDI peut être ce président pouvant mener cette émergence tout en garantissant la paix civile et assurer la sécurité face au terrorisme de Boko Haram ou autres mercenaires !
Fabrice BEAUR