# RADIO.AFRIQUEMEDIA INTERNATIONAL/ (LUC MICHEL DANS LE ZOOM AFRIQUE DE PRESS TV) POUR UNE DEMOCRATIE AFRICAINE SOUVERAINE (A QUOI SERT ENCORE LA CEDEAO ?)

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2023 07 21

La Cédéao envoie Patrice Talon en mission auprès des gouvernements militaires en Guinée, Mali et Burkina Faso. Le nouveau président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) Bola Tinubu a reçu mardi 18 juillet au Nigeria ses homologues béninois Patrice Talon et bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo. Au Bénin, le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Bakari, livre ce mercredi 19 juillet des détails sur les résolutions de ce mini-sommet qui s’est tenu hier à Abuja.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications et la chronologie du dossier.

UNE MISSION DU PRESIDENT PATRICE TALON AUPRES DE SES TROIS HOMOLOGUES DE TRANSITION DANS LA REGION

Deux décisions ont été prises sur lesquelles le ministre des Affaires étrangères béninois, Olushegun Bakari, en a dit un peu plus ce mercredi matin, face à la presse. La première est une mission du président Patrice Talon auprès de ses trois homologues de transition dans la région : le Burkina Faso, le Mali, et la Guinée. Il va rencontrer les trois chefs de transition de ces trois pays, Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya et Ibrahim Traoré.

Cette mission est pensée « pour renouer le dialogue au niveau présidentiel », a affirmé le ministre des Affaires étrangères béninois, Olushegun Bakari. Même si à ce jour, aucune indication sur la date pour le premier voyage, la première destination, ou la durée de la mission n’a été communiqué, les contacts sont déjà en cours, selon le chef de la diplomatie béninoise.

Autre point important, la mission du président Talon ne décharge pas les médiateurs Mahamadou Issoufou (ancien chef d’État du Niger), Goodluck Jonathan (ancien président nigérian) et Boni Yayi (ancien président béninois).

Le ministre précise que Patrice Talon effectue ces missions dans une optique de fraternité, mais il ajoute en même temps que la Cédéao reste attachée à des transitions rapides, des processus électoraux inclusifs, et veut qu’on respecte les chartes de transition.

UNE DEUXIEME DECISION SUR LA FORCE ARMEE ECOMOG. SOMMET DE LA CEDEAO: L’IDEE DE LA MISE EN PLACE D’UNE FORCE MILITAIRE FAIT SON CHEMIN

La deuxième décision prise hier à Abuja concerne la réactivation de la force armée de la Cédéao, appelée Ecomog, pour faire face à la menace sécuritaire dans la région.

Un comité technique composé des collaborateurs des présidents de la « troïka » (trio formé par les présidents du Bénin, Nigeria et Guinée-Bissau, et décidé par le Nigérien et président de la Cédéao Bola Tinubu lors du dernier sommet de l’organisation régionale, tenu à Bissau le 9 juillet), sera composé d’ici à la fin de la semaine pour définir les missions dévolues à cette force, les besoins en hommes et en ressources financières.

Sur le financement, la Cédéao insiste sur un point : l’ambition est de financer la force sur fonds propres, mais l’institution reste ouverte à la contribution des partenaires. Selon nos informations, l’un des premiers objectifs sera la lutte contre le terrorisme. Ce comité technique détient soixante jours pour rendre sa copie.

Soutenus par le Niger, le Nigeria, le Bénin et la Guinée-Bissau ont constitué une commission tripartite chargée de trouver des solutions de sécurité alternatives après le retrait de la mission de l’ONU au Mali (Minusma). Les quatre pays réunis à Abuja hier ont abordé la situation politique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest et « ont réaffirmé leur soutien à des transitions démocratiques rapides dans ces pays », a assuré le président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray.

Selon ce dernier, « les dirigeants ont décidé de réengager le Mali, le Burkina Faso et la Guinée à leur plus haut niveau ». « Le président du Bénin, membre de la « troïka », va bientôt entreprendre une mission dans ces trois pays au nom des chefs d’État. Les transitions doivent être en accord avec le protocole de la Cédéao et les chartes de transition respectives », a-t-il déclaré auprès du correspondant de RFI Hausa à Abuja, Kabir Yusuf.

Concernant la sécurité, les dirigeants sont résolus à fournir une réponse régionale robuste pour contrer toute menace. Cette réponse comprendra l’opérationnalisation du Plan d’action de la Cédéao, avec nos propres troupes et nos propres financements. Elle comprendra également un soutien à chaque État-membre de la région. Cette réponse comprendra aussi des arrangements spécifiques, comme des modèles bien particuliers de paix et de sécurité.

Pour le président de la Commission de la Cédéao Omar Alieu Touray, la nouvelle force de la Cédéao «comprendra l’opérationnalisation du Plan d’action de la Cédéao, avec nos propres troupes et nos propres financements»

LA DEMOCRATIE OCCIDENTALE ETOUFFE L’AFRIQUE

On le voit déjà, la fameuse démocratie à l’occidentale est en péril dans les États occidentaux. Pourtant, elle continue à être imposée au monde entier et surtout en Afrique.

L’édification d’une démocratie à l’occidentale est mise à mal sur le continent africain, en Afrique de l’ouest notamment, par le fait que cette démocratie peinent à combler les attentes du peuple.

Comment peut-on «vendre» la démocratie (le modèle occidental qu’on tente d’imposer à l’Afrique depuis 1990 comme un «prêt-à-porter idéologique») à un peuple qui bascule progressivement dans la pauvreté, dans la précarité, la misère sans aucun espoir de lendemains meilleurs ?

QUEL EST L’UTILITE D’UN SYSTEME POLITIQUE OCCIDENTAL QUI EST INCAPABLE DE COMBLER LES ATTENTES DE LA MAJORITE DE LA POPULATION ?

Voilà, entre autres, les raisons profondes des derniers coups d’État en Afrique de l’ouest, singulièrement au Mali.

Ceux que les dirigeants de la CEDEAO refusent d’admettre, dans leur utopie de circonscrire les coups d’État militaires (les putschs politiques comme le tripatouillage constitutionnel pour se permettre des mandats supplémentaires sont tolérés), c’est que les progrès de la démocratie à l’occidentale ces dernières décennies n’ont pas généralement changé la donne de manière significative sur le plan économique dans de nombreux États. Loin d’apporter une amélioration de l’économie et d’assurer un bien-être social, la démocratie n’a pas comblé les attentes des populations.

L’Afrique, occidentale notamment, reste l’une des régions les plus pauvres du monde malgré ses nombreuses ressources naturelles. «Bien que les causes du sous-développement en Afrique soient protéiformes, il est indéniable qu’elles trouvent leur source dans le mauvais système politique.

On comprend alors aisément pourquoi, entre 2010 et 2021, il y a eu au moins 43 coups d’Etat (réussis ou avortés) en Afrique. Un exemple flagrant, au Mali, lors du coup d’État, les instances internationales se sont focalisées sur la tenue des élections, alors que le pays était en proie à des attaques terroristes. Ce sont ces incohérences qui laisse la population africaine dans la perplexité.

Il importe alors de repenser la démocratie en Afrique en commençant par s’affranchir d’un modèle imposé de l’extérieur et ne tenant pas compte des réalités socioculturelles de l’exercice du pouvoir. Quel que soit le type de régime, il doit prôner et veiller strictement à la bonne gouvernance qui est une condition sine qua non du développement socio-économique.

La démocratie à l’occidentale étouffe les Africains et il faut envisager un modèle de démocratie à l’africaine pour que l’Afrique se porte mieux. Depuis plus de 70 ans, on force l’Afrique à s’adapter à la démocratie, à leur démocratie, mais ça ne passe pas. Au lieu de tirer les leçons pour envisager une forme de démocratie, rien que pour faire plaisir à leurs maîtres, on insiste à détruire tout un continent.

À chaque élection qui se déroule en Afrique, il y a toujours des morts et il s’agit bien des êtres humains, alors que les mêmes choses se passent chez eux et aucune mouche ne tombe sous leurs pieds pour mourir, pourquoi, les décideurs africains ne songeraient-ils pas à réfléchir pour trouver la forme de démocratie qui vaille la peine pour leurs compatriotes africains ?

Une élection est le fruit d’un choix sur un individu qui présente un projet de société qui sied à ses compatriotes, mais en Afrique, c’est le contraire, on vote selon l’ethnie, la région, la masse d’argent souvent illicitement acquise et l’idéologie du parti, qu’il sied ou pas, c’est le membre de la famille ou le plus offrant qui passe.

Pendant ce temps, en Europe, ce sont les idées que l’on vote, mais en Afrique c’est le contraire et comme la vie des êtres humains ne leur dit rien et qu’il faut tout faire pour plaire aux maîtres impérialistes, on fonce seulement sans s’arrêter pour faire le bilan, parce qu’ils veulent plaire à leurs mandants, ils n’ont pas le temps de ceux qui doivent mourir pendant l’expression de leur démocratie.

L’AFRIQUE N’A PAS UN PROBLEME DE DEMOCRATIE, MAIS ELLE A BESOIN DE SON PROPRE MODELE ET A CHAQUE PAYS PUISQUE TOUS LES PAYS ONT ETE FRACTIONNES AVEC DES FRONTIERES ARTIFICIELLES.

Le modèle focalisé sur les partis politiques est inadapté car l’Afrique est une société d’union, de solidarité. L’individualisme ne colle pas aux réalités africaines quand bien même qu’on veuille forcer à vivre en autarcie comme les européens. Les partis politiques eux-mêmes sont sources de conflits et dont de ces conflits aucune règle de conduite démocratique ne peut fonctionner.

Il faut sortir du modèle de démocratie partisane, c’est-à-dire des partis politiques car l’avenir et le salut de l’Afrique, c’est la démocratie consensuelle basée sur les intérêts du peuple.

En plus en Afrique, pour choisir un roi, on n’a pas souvent besoin d’organiser des meetings et lever les doigts, cela se fait par lignage. On naît roi. Dans toutes les sociétés africaines où on procède par des votes pour élire un chef, sont des sociétés souvent désorganisées.

Les instances comme la CEDEAO ou autres qui cherchent aveuglément à instaurer un système démocratique à l’occidentale fonce droit dans le mur car la réalité du terrain et celle des peuples d’Afrique n’est absolument pas prise en compte. D’autant plus que la démocratie à l’occidentale que certains pays comme la France ou encore les États-Unis veulent imposer au monde a montré ses limites. Même les États occidentaux n’arrivent pas à respecter cette démocratie qui veulent imposer au monde entier.

La démocratie des Européens étouffe les Africains, il faut songer à une adaptation.

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